Réalisateur mauritanien de renom, Abderrahmane Sissako s’est imposé comme l’une des figures majeures du cinéma africain. Son œuvre, marquée par une profonde réflexion sur l’exil, l’identité et les réalités sociopolitiques du continent, lui a valu une reconnaissance internationale.
Un parcours entre l’Afrique, l’Europe et l’URSS Né en Mauritanie en 1961, Abderrahmane Sissako grandit au Mali, où il forge son identité artistique. Passionné de cinéma, il obtient une bourse pour étudier à l’Institut fédéral d’État du cinéma (VGIK) à Moscou, où il perfectionne son regard cinématographique. Son passage en Union soviétique influence profondément son approche du récit et de la mise en scène.
Une filmographie riche et engagée Sissako se distingue par des œuvres qui explorent les réalités africaines avec une sensibilité unique. Parmi ses films les plus marquants :
- Le Jeu (1989), son travail de fin d’études, tourné au Turkménistan.
- Octobre (1993), qui remporte le Prix Un Certain Regard au Festival de Cannes et le Prix du meilleur court métrage au Festival du cinéma africain de Milan.
- Le Chameau et les bâtons flottants (1995), une adaptation d’une fable de La Fontaine tournée en Mauritanie.
- Sabriya (1996), réalisé dans le cadre de la collection Africa Dreaming.
- Rostov-Luanda (1997), un documentaire sur un ancien guérillero angolais.
- La Vie sur Terre (1998), qui remporte le Prix du meilleur long métrage au Festival du cinéma africain de Milan.
- En attendant le bonheur (2002), sélectionné au Festival de Cannes dans la section Un Certain Regard.
- Bamako (2006), une critique puissante des institutions financières internationales, sélectionné au Festival de Cannes.
- Timbuktu (2014), qui lui vaut sept Césars, dont celui du meilleur réalisateur, et une sélection au Festival de Cannes en compétition officielle.
- Black Tea (2023), son dernier film, qui continue d’explorer les thèmes de l’exil et de l’identité.
Un engagement culturel et politique Au-delà de son travail cinématographique, Abderrahmane Sissako a occupé le poste de conseiller culturel auprès du président mauritanien et préside la CinéFabrique, une école de cinéma basée à Lyon. Son influence dépasse le cadre artistique : il milite pour une meilleure représentation du continent africain sur la scène internationale.
Avec son œuvre, à la fois poétique et engagée, Abderrahmane Sissako demeure une référence pour les générations futures. Quel film de Sissako vous a le plus marqué ?