#COP21, #COP28, L’Afrique Piégée Par Les Accords de Paris, de Dubaï et l’Indifférence des Financeurs : Sans Ressources Issues de l’Exploitation Forestière et des Hydrocarbures Qui Ont Des Paiements de Base du Congo, Avec Quoi Finance-t-elle Son Développement et sa Transition Énergétique?

Notre planète suffoque, ses températures grimpent, et pourtant, l’attention du monde est ailleurs : focalisée sur la course à la première économie mondiale, à quel prix ?

Une étude récente de la chercheuse de l’Université de Columbia, Bärbel Hönisch, publiée dans la revue “Science”, révèle un chiffre alarmant : le taux de CO2 sur Terre atteint 420 ppm (parties par million), un niveau jamais vu depuis 15 millions d’années.

Les conséquences sont déjà tangibles : augmentation des températures, fonte des glaciers, montée des eaux, changements climatiques perceptibles par tous.

Face à cette urgence, que vaut réellement l’Accord de Paris, en vigueur depuis déjà 8 ans ? Qui est chargé de le mettre en œuvre, et avec quels moyens, pour atteindre la neutralité carbone espérée d’ici 2050 ?

L’objectif premier de l’Accord de Paris était de réduire les émissions de gaz à effet de serre afin de limiter le réchauffement climatique à 1,5°C, selon les experts du GIEC.

Mais force est de constater la difficulté à faire respecter cet accord par les grandes puissances économiques, dont l’activité industrielle est en grande partie responsable de ces niveaux record de CO2. En ce sens, l’Afrique, avec ses puits à carbone et son vaste massif forestier du bassin du Congo, représentait une alternative sérieuse.

Le bassin du Congo, le deuxième poumon de la planète après l’Amazonie, avec ses 281 millions d’hectares de forêt, a une capacité avérée de capturer 1,5 milliard de tonnes de carbone par an. Les puits à carbone en Afrique ont déjà réussi à séquestrer plus de 30 milliards de tonnes de carbone, faisant de ce continent le plus grand piège à carbone du monde.

Cependant, ces forêts et tourbières riches en hydrocarbures, gardiens du carbone, sont aussi des sources cruciales de revenus pour les États africains, contribuant à leurs budgets et à leur PIB. Par exemple, dans certains pays, l’exploitation forestière représente entre 5 et 10 % du PIB, tandis que les hydrocarbures peuvent atteindre jusqu’à 80 % des recettes extérieures et des revenus de l’État.

Tous les États du Bassin du Congo dépendent largement de ces ressources pour structurer leur PIB, mais ils peinent à les diversifier.

Pendant que l’Accord de Paris impose des restrictions sur l’exploitation forestière, privant ainsi les États de revenus conséquents, l’Accord de Dubaï vient sceller le sort de leurs hydrocarbures, principale source de revenus pour la région.

Alors, au nom de la neutralité carbone et de la lutte contre le réchauffement climatique, si l’Afrique, sans industries développées, renonce à ses ressources naturelles, avec quoi pourra-t-elle les remplacer ?

Pendant ce temps, les grandes puissances continuent leurs activités industrielles avec des marges financières considérables. Les grands pays pétroliers, quant à eux, se préparent à l’après-pétrole en accumulant d’énormes réserves financières. Pendant ce temps, l’Afrique est priée de ne pas toucher à ses sous-sols et à ses forêts.

Sans industries développées et sans accès aux capitaux nécessaires, voici l’Afrique piégée, réduite au chantage et à la mendicité pour financer ses efforts climatiques.

François NGOMBA

News ODD

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